Ce matin-là, je l’écoute. Il m’évoque un gars, Gilles, avec qui il partage le bitume. Ils se sont pris d'amitié un jour de bus presque raté en revenant du marathon d’Amsterdam. Fabien, après avoir franchi la ligne, s'est perdu dans le métro, en short et baskets. « Gilles était le seul de tous les coureurs amiénois à vouloir m’attendre. Il est sorti du car avec sa valise et m’a attendu. Quand je l’ai vu, je me suis dis que c’était un type qui valait le coup. On ne se connaissait pas plus que ça. Mais il adécidé de ne pas abandonner l’un des coureurs et il était prêt à repartir juste avec moi ! Maintenant c’est mon grand frère et je suis son petit frère. » Ils ont un autre pointcommun, la tenue de la paire de ciseaux ! Les coiffeurs étaient des barbiers - chirurgien tout comme Ambroise Paré...
Fabien, c’est un marathonien donc, mais il l’est aussi dans le travail. Le Picard a dû rebondir après son départ d'une autre enseigne locale de coiffure. A ce jour, avec son épouse Delphine, ils sont à la tête de 13 salons répartis essentiellement dans les Hauts-de-France. Là aussi, l’Amiénois court après le temps. Fabien aime construire des projets de vie mais aussi de ses mains, il peint, pose le carrelage, monte des cloisons...
Fabien s’attache aux êtres, aux proches. Sans eux, il n’en serait pas là, sans Delphine encore moins. Les deux sont à l’équilibre. Les êtres comptent, son grand-père, sa première épouse emportée par un cancer, Delphine, sa seconde épouse et évidemment ses enfants.