Émilie artiste ? « Je ne me définis pas de la même façon en fonction du contexte. Je me sens écrivaine quand je suis en train d’écrire, autrice quand on me lit. Je suis metteuse en scène souvent, comédienne de théâtre encore quelquefois. »
Emilie anime aussi des cours de théâtre, est res- ponsable artistique de la compagnie Le Poulailler et porte avec d’autres le festival Basse Cour à Poulainville.
Et s’il fallait choisir ? « J’aime bien le moment de l’écriture. J’écris depuis que je sais écrire. J’ai des caisses de cahiers de mon adolescence avec des romans, des nouvelles, des poèmes, mon journal quotidien. »
Après des recueils de poésie et des pièces de théâtre, Émilie a publié deux romans : La peau du personnage en 2018 et Les absents il y a un an. Son prochain, La chute est libre, est prévu pour début 2022 ( Ed° Les passagères ). Trois romans pour trois destins de femmes à des âges diffé- rents. « Des destins un peu brisés, traités avec une ironie peut être un peu mélancolique. »
Et le théâtre alors? «Le théâtre est venu à l’ado- lescence. J’étais très timide, je me suis lancée pour travailler sur mon côté introvertie. J’ai très vite animé des ateliers de pratiques amateurs.» La professionnalisation a renforcé son envie de transmettre, d’accompagner, de donner des di- rections. «Avec exigence et douceur. On n’est pas là pour faire mal aux gens. »
« Un rôle qui lui va bien, dans l’ombre des coulisses mais responsable de ce qui se passe dans la lumière. «J’aime cette ambiguïté de clair-obscur, cette place qui me permet des mouvements de repli. »
Dévoiler et cacher, tiendrait-on son thème de prédilection ? «Ce qui me passionne c’est l’univers mental, ce qui se passe dans une tête, le partage d’une solitude, le produit d’un imaginaire. Je suis aussi très attachée au pouvoir des mots. Le langage dit plus que les apparences. »