cœurfinement

Oriane Limousin est étudiante à la Fac d’art d’Amiens. Elle profite du 1er confinement pour se lancer dans la création de ses propres godets de peinture aquarelle, qu’elle commercialise désormais.

Le 1er Mai confiné cette année aurait pu tourner à une triste journée sans muguet pour beaucoup. Mais c’était sans compter sur l’investissement de dizaines de personnes. En temps normal, ils sont 250 -des religieux, des prêtres mais surtout des laïcs- à se relayer toute l’année pour visiter, au titre de la pastorale de la santé du Diocèse de la Somme, des personnes âgées dans les EHPAD, des malades, notamment au CHU d’Amiens ou encoredes personnes seules et/ou en situation de handicap. Dans le sillage de l’Amiénois François Cambier, 69 ans, délégué diocésain et médecin pédiatre retraité, ces bénévoles ont refusé que confinement rime avec inactivité et repli sur soi.

Les premiers en France

«Dès le 20 mars, trois jours après le début du confinement, nous avons eu le feu vert de l’Évêque d’Amiens, Mgr Olivier Leborgne, devenant le premier Diocèse du pays à monter un tel réseau, avec des personnes prêtes à continuer notre mission» raconte fièrement celui qui a eu l’habitude de côtoyer la souffrance et la maladie au cours de sa vie professionnelle. «Si nous les avons bien sûr comprises, nous étions frustrés par les mesures sanitaires, très strictes, surtout pour les résidents et personnels des maisons de retraite. Et nous nous sommes dit que c’était justement le moment de se mobiliser» poursuit celui qui dispense aussi depuis des années des soins gratuits aux Roms, en particulier dans l’agglomération lilloise.

Sur l’attestation de déplacement dérogatoire, il n’y avait plus qu’à cocher la case Mission d’intérêt général. C’est dans ce contexte qu’a germé l’idée d’offrir du muguet à l’approche du 1er Mai.

2500 brins de muguet

«Chacun a alors cherché comment en trouver» explique-t-il. C’est ainsi qu’«une infirmière du CHU en a apporté pas mal de Roye où elle habite. Un supermarché en a également donné une grande quantité et sans vouloir faire de pub sur sa bonne action. Amiens Métropole a également répondu présent, grâce au muguet cultivé au Jardin des Plantes» se félicite le délégué diocésain de la pastorale de la santé. Les jours précédant le 1er Mai, les températures à l’ombre ont dépassé les 20°, une chaleur qui représentait un inconvénient majeur pour conserver en bon état les 2500 brins collectés. « Jamais je n’aurais pensé en récupérer autant, reconnaît le dynamique retraité. Heureusement pour les entreposer, on a pu profiter de la Maison diocésaine, rue St Fuscien, à Amiens, qui dispose d’une salle suffisamment fraîche» explique François Cambier.

Du muguet aussi pour les sans-abri

Et voilà comment à la place des traditionnels défilés syndicaux rendus impossibles par le confinement, Amiens, Abbeville, Roye, mais aussi St Valery-sur-Somme, Cayeux-sur-Mer et St Riquier ont vu fleurir des petites grappes de fidèles bénévoles. Équipés de masques, respectant la distanciation sociale et les gestes barrières, ils sont allés offrir la célèbre fleur porte-bonheur à des résidents et aux personnels des EHPAD samariens, à despatients du CHU d’Amiens, de la Polyclinique de Picardie etc.

Sans cette initiative, la plupart n’auraient pas vu la couleur du muguet en ce printemps qui fera date ! Et c’est encore plus le cas de ceux qui ont reçu les derniers brins en stock, distribués dans la rue, à Amiens, quartier Ste Anne et aussi aux SDF, rue des Trois-Cailloux.

Vincent Delorme

Et voilà !! Dicilà est là !! Un magazine positif et « Amiénois » !