Greg Blondin au festival de la BD

Passionné de dessin depuis son plus jeune âge, Greg Blondin intégre après le bac, la fac d’art d’Amiens avec notamment Guillaume Magni et Léandre Leber fondateur de notre média. Malheureusement ou, heureusement, il n’y trouvera pas sa voie. “J’ai fait l’erreur d’entrer en fac d’art plastique. L’art plastique, ça me renvoyait au collège ou on faisait des dessins, pour moi ça n'allait pas plus loin que ça. J’ai mis deux ans à me rendre compte que ce n'était pas la bonne filière. J’ai donc intégré l’école d’art appliqué Pivaut à Nantes. Cette erreur de parcours m’a finalement été bénéfique !” indique t-il. À Nantes, il se spécialise dans le dessin-animée, mais ce secteur n’était finalement pas fait pour lui. “À la fin de mes études, je me suis rendu compte que je voulais vraiment faire de la BD. Dans le monde du dessin animé, il y a des horaires, un patron, on est nombreux… En BD, on est indépendant, on a ses propres horaires, on est son propre patron, on est pas nombreux. J’adore le dessin, mais au-delà de mon amour pour cet art, je voulais un métier où j'étais libre, quitte à galérer, ce que j’ai fait ! Je ne voulais pas être  le maillon d’une chaîne, surtout qu’au début on a pas des boulots sympas. Au moins en indé, si on se plante, on doit rendre de compte à personne, si on réussit, c’est notre succès.” explique t-il. 

Comme beaucoup de dessinateurs de sa génération, la patte de l’Amiénois est fortement influencée par les dessins animés et BD de son enfance. “Je suis très inspiré par mes lectures de jeunesse comme Astérix ou des mangas comme Dragon Ball. Sans me comparer à ces illustres dessinateurs, je dirais que mon style est un mix entre le manga et la BD. Donc de la couleur, des gros nez… Mais un côté dynamique qu’on retrouve dans le manga. Les personnes de ma génération, celle du Club Dorothée, ont tous un peu cette patte.” souligne t-il. 

Ses études terminées, Greg retourne à Amiens et intégre le studio 2HB. Cette collaboration sera riche en production avec la publication de plusieurs albums (Muslim’show, Maisha). Dans le même temps, il collabore avec les éditions de la Gouttière. C’est par ce biais qu’il produira avec le scénariste Dominique Zay, la série Les enquêtes “polar” de Phillipine Lomar, avec qui il forme aujourd’hui un duo prolifique depuis 6 tomes. “C’est l’éditeur qui nous a mis en relation. Ils font souvent ça, ils repèrent des tempéraments qui pourraient bien matcher. C’est un couple qui était d’abord professionnel et comme beaucoup d’histoires entre scénaristes et dessinateurs, une amitié  est née. On a des codes et des références tout à fait différentes, on se nourrit l’un de l’autre de par nos histoires différentes.” La BD nous conte les aventures de Philippine Lomar, une jeune enquêtrice n’ayant pas sa langue dans sa poche et à qui il arrive des peripeties toutes plus folles les unes que les autres. L’histoire prend place dans la capitale picarde. “L’éditeur est amiénois, moi je le suis, Dominique l’est, on coche toutes les cases de la BD amiénoise ! On peut pas faire mieux !”. souligne t-il. 

Greg Blondin évoque de vive voix, la relation qu'il entretient avec son scénariste devenu ami, Dominique Zay :

Greg Blondin et Dominique Zay

Ces derniers mots illustrent la place qu’a aujourd’hui la cité picarde dans le monde de la BD. D’année en année, elle devient une place forte, une ville incontournable du 9eme art. Le festival de la Bande-dessinée en est une belle démonstration. 

Rendez-vous ce week-end, pour le dernier temps fort du festival qui se clôturera dimanche à 18h.

Léandre Leber et Ryad Hammoud 

Crédit photo : Kevin Devigne - Dicilà - Editions de la Gouttiere

Les rendez-vous de la Bande dessinée d’Amiens, du 4 au 26 juin, Halle Freyssinet, Rue de la Vallée, 80000 Amiens.

Horaires : de 10 à 18h le samedi et dimanche.