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Matthieu Chazarenc, jazzman, le Sud-Ouest au coeur

Le 17/10/2022 0

Dans Artiste

Le lundi 24 octobre prochain, Matthieu Chazarenc, batteur jazz, vous donne rendez-vous au Festival de Saint-Riquier. Accompagné de son quartet, le musicien natif du Sud-Ouest défendra son deuxième album Canto II : Cançon.

Il faut remonter à l’enfance pour trouver trace des premiers émois musicaux de Matthieu Chazarenc. Sa famille, et plus particulièrement son père, batteur amateur, influence le jeune homme du Sud-Ouest dans sa quête musicale et la pratique de l’instrument. “Je suis né dans une famille de mélomanes. Mon père s’est mis à pratiquer la batterie quand il était ado’, il a toujours été passionné par cet instrument. Les premiers cours de batterie que j’ai pris, j’y suis allé avec lui parce qu’il se remettait à apprendre, et moi, c’était mes débuts, je devais avoir 6 ans” se souvient t-il. 

Diplômé du conservatoire de Pau en percussions classiques, Matthieu voyagera à New-York à la fin de son cursus. Dans la Big-Apple, terre de jazz par excellence, le musicien se nourrit, rencontre des artistes et forge son destin musical. Après de nouveaux diplômes obtenus (Conservatoire de Toulouse, Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris) et prix remportés, il entame sa carrière professionnelle, jouant pour divers groupes et collaborant avec des artistes de renoms : Charles Aznavour, Olivia Ruiz, Ibrahim Maalouf, You Sun Nah ou encore David Linx. Il y a quelques années, le sideman s’est lancé dans un nouveau projet ambitieux : la composition. 

“C’est un peu comme un acteur qui passe derrière la caméra”

Vivant toutes ces années au rythme de sa batterie, voyageant tel un homme aux semelles de vent pour accompagner, jouer et apprendre aux quatre coins du globe, ce n’est que depuis 2017 que le natif d’Agen compose et crée. “A l’aube de mes 40 ans, je me suis dit que c’était le bon moment. J’ai toujours eu un petit jardin secret où je couchais des mélodies sur papier mais je n’avais jamais passé le cap. C’est un peu comme un acteur qui se tente à la réalisation, qui passe derrière la caméra.” raconte l’artiste. 

En résulte deux albums jazz : Canto  (2018) et Canto II : Cançon (2021), où le batteur est accompagné par un quartet au sein duquel, la synergie fait loi. “Il y a une vraie osmose entre les membres du groupe. C’est cela qui me fait me lever le matin et me donne l’envie de continuer cette aventure musicale et humaine. Les deux choses étant intimement imbriquées, forcément, tout se fusionne et sur scène, j’imagine que cela doit se ressentir.” Son équipe est composée de l’accordéoniste Laurent Derache, le contrebassiste Christophe Wallemme, le bugliste Sylvain Gontard et de lui-même sans surprise : à la batterie. 

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Dans ses albums, le jazzman se livre et y met beaucoup de lui-même car pour Matthieu, écrire un album c’est “raconter ce que l’on est, ce qu’on a vécu, d’où l’on vient en somme”. “D’où il vient”, une influence évidente pour l’homme qui a grandi au bord de la Garonne et qui chérit la contrée de son enfance. “Bien que je vive depuis longtemps à Paris, je suis un garçon du Sud-Ouest. Dans ma région, la voix, la culture de la gastronomie, du bien vivre, des beaux paysages, des lieux patrimoniaux, la proximité de l’Espagne… Ce sont des choses très fortes. Il est difficile pour moi d’analyser tout ça, mais il est évident que cela se retrouve dans ma musique, d’une façon où d’une autre.” 

“On aime jouer dans des lieux forts”

La formation musicale à l’habitude de jouer dans des lieux atypiques et chargés d’histoire, devant s’adapter à chaque fois à l'atmosphère et l’acoustique du lieu. “J’aime le fait de jouer avec les timbres naturels de nos instruments. Il nous arrive régulièrement de faire des concerts dans des conditions totalement acoustiques, sans électricité, ce qui est très bon pour les économies d'énergies ! Je dis ça avec humour, mais il y a un côté très “bio” là-dedans que j’aime beaucoup.” Le groupe apprécie mixer sa musique avec l’aura des lieux dans lesquels ils performent, donnant ainsi naissance à une alchimie culturelle totale. 

Il va donc s’en dire que la prestation dans l’Abbaye de Saint-Riquier va être une réelle partie de plaisir pour Matthieu et ses acolytes. “On aime jouer dans des lieux forts. Il se trouve que je suis né dans une région où il y a des lieux patrimoniaux très beaux, très forts, et on s’est rendu compte que la musique, associée à ce types d’endroits, résonnait pour le public. Donc on est vraiment très heureux de venir jouer à Saint-Riquier, au cœur d’un lieu magnifique à tous les égards. Jouer dans des endroits comme ça, qui abritent une âme, un passé, une histoire, c'est vraiment incroyable. On est embarqués dans quelque chose. Tout ça c’est la culture et c’est ce qu’on défend.”

 

Rendez-vous donc le lundi 24 octobre à 22h30, pour swinguer aux rythmes jazz de Matthieu Chazarenc et sa formation musicale. Ils sauront sans nul doute vous plonger dans leur univers musical, teinté d’un accent du Sud-Ouest et de poésie. 

 

Ryad Hammoud 

Crédit photo : Sylvain Gripoix - Cristal Records

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