Le concert donné à Saint-Riquier associera trois compositeurs du XIXe siècle très différents. Hummel et son concerto pour trompette, écrit pour l’inventeur de la trompette à piston, encore très classique dans la forme et le fonds. La symphonie inachevée de Schubert, qui marque une transition entre les époques, et Siegfried Idyll de Wagner, résolument romantique. “ J’ai une relation particulière avec cette œuvre que j’adore. Elle a figuré au programme de plusieurs concours auxquels j’ai participé, notamment celui de mon entrée à la Royal Academy of Music de Londres et plus récemment de mon prix à Besançon.”
Victor Jacob aime aussi le contexte de l'œuvre : une déclaration d’amour de Wagner à Cosima, sa nouvelle épouse fraîchement divorcée de son ancien mari. La première représentation s’est tenue dans la maison du couple à 7h30 le matin du trente-troisième anniversaire de Cosima. Les musiciens s’étaient faufilés dans l’escalier, Wagner dirigeait l’ensemble de l’étage. “J’aime aussi la fin de la pièce, suspendue, infinie, symbole de l’amour de Wagner pour sa compagne.” Le parallèle avec la Symphonie inachevée est trouvé, même si les raisons et la couleurs des oeuvres sont bien différentes.
L'inachèvement et la finitude ne sont pas contre pas du tout au programme de travail entre Victor Jacob et l’Orchestre de Picardie. De nouvelles collaborations sont déjà prévues pour 2023. Le bonheur des retrouvailles pourra ainsi se répéter à l’infini pour le plus grand plaisir des amoureux de musique.