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Corentin Fohlen, un point de vue anglé

Le 26/01/2022 0

Dans Carte blanche

Corentin Fohlen, c’est une rencontre par hasard… J’ai participé au financement d’une très belle revue « Epic Magazine ». Dans ce financement, j’ai pu avoir un shooting avec l’un des photographes collaborant à cette revue. Cette rencontre s’est faite un jour particulier… Mon fils était en semaine d’immersion dans son école photo et ma fille déménageait pour Lyon l’après midi même.

Nous avions convenu de se faire « tirer le portrait » le matin. J’ai aimé son approche et sa façon de travailler avec nous. Quelques semaines après, je lui proposais cette carte blanche.

Corentin Fohlen, c’est un point de vue anglé. Comme il me disait : « Il y a une profusion d’image et tout le monde fait des images. N’importe quelle grand-mère ou enfant peut la faire ! Ce n’est plus l’aspect technique mais le défi est de savoir raconter une histoire ou celle d’une personne lors d’un portrait mais avec un point de vue d’auteur.
L’idée sait d’avoir des images fortes mais aussi engagés, avec un point de vue, un regard, un angle. On n’a plus besoin de montrer ce que l’on voit mais ce que l’on ne voit pas. Être derrière le regard. »

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Je fais donc découvrir Amiens à Corentin lors d’une belle journée d’octobre. L’accompagnant chez Marie-Jo, la maraichère, et dans l’entreprise CIT Dessaint. Deux lieux transgénérationnels ou les savoir-faire perdure et ou la passion est la première qualité. L’après-midi, il ira au pole de cirque, dans le quartier St Leu et vers la cathédrale.
« En tant que photographe, on a le meilleur argument pour aller à la rencontre des gens et des métiers. On est sans cesse en richesse humaine, de connaissances. C’est un métier ouvert sur le monde. Photographe, c’est un œil mais aussi un cerveau permettant la compréhension du monde et sa restitution. »

Cette découverte de l’image, c’était lors de ses études d’illustrateurs-bd, à Bruxelles. Le lien entre le dessin et la photo ? La feuille blanche, l’une se trace à la main alors que la seconde se développe « par magie ». La photo permet de découvrir une époque ou l’on était absent. Pouvoir se replonger dans un passé ou pouvoir revivre des instants que le photographe aurait saisi d’un clic. Cette claque, Corentin Fohlen l’a prend et l’apprend avec la guerre du Viêtnam, marqué aussi par la musique des années 60. La photo lui permettait de s’immerger en découvrant non seulement une actualité visuelle mais aussi auditive. La vue, le son, un gout de la découverte, de témoigner son époque.

Son regard sur la photo actuelle, c’est la profusion d’images. Il faudra apprendre à se démarquer par son style mais sans dénaturer la photo.

"Le numérique permet de travailler son image, la retouche, qui ne modifie pas l’image mais l’intensifie. La retouche doit rester normale, pas de manipuler l’image. On ne fabrique pas une image. La matière brute sur le terrain, elle a toujours été modifiée, mais en y apportant un regard d’auteur. Si une photo a trop de retouche, c’est une photo ratée."

Corentin Fohlen

La journée se termine, la nuit commence à poindre, Corentin Fohlen, sur le quai de la gare continue à déclencher, pour des instants de vie, pour un présent à partager.

Rédaction : Léandre Leber

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