Kévin Devigne à l'œuvre

Kevin Devigne, capturer l’instant et l’émotion

Le 05/05/2022 0

Amiénois de 22 ans, Kevin Devigne a découvert une vocation pour la photo à travers sa passion du hockey sur glace et des Gothiques d’Amiens. Le jeune photographe s’est aujourd’hui diversifié et il peut tant capturer des instants sportifs, que les émotions d’un artiste.

Kevin est né à Saint-Quentin dans l’Aisne. Ses études et sa vie ne l'amenaient pas à croiser le chemin de la photographie, bien que petit, il emprunte souvent l'appareil photo de sa mère. La passion pour la photographie, ça vient rarement de nulle part. Un contact précoce avec l’image ou des parents qui exercent ce métier, on arrive pas dans ce milieu par hasard ! L’Amiénois n’est pas passé par ces embranchements. C’est à travers sa passion pour le hockey qu’il a commencé à “shooter” “dans ma famille on aime le hockey de père en fils”.

Un parcours singulier

Dès son plus jeune âge, il s’amuse à photographier ce qui l’entoure “Je photographiais à peu près tout et n’importe quoi. Du hockey bien sûr, mais aussi des événements locaux, des moments de vie dans la rue…Avec l’appareil photo piqué à ma mère !” Sans vraiment de but précis, le Samarien aimait capturer l’instant.

En 2018 a lieu un derby : les Gothiques d’Amiens contre les Dragons de Rouen. Le match bat son plein. Kevin, appareil en main, souhaite rejoindre la zone dédiée aux photographes pour être au premier plan de l’action. Malheureusement, il est dépourvu d’accréditation. Grand lecteur de Gazettes Sports, il a l’idée de contacter le média sportif afin de proposer ses services. Léandre Leber, rédacteur en chef, lui donnera alors sa chance en tant que correspondant.

“Quand j’ai commencé à être correspondant je jonglais entre la photo et mes études d’informatique, j’ai vite compris ce qui me plaisait le plus”. Il décide alors de se consacrer entièrement à la photographie. “Au début, je couvrais des petits événements, des tournois de billard, du foot amateur… Ça a été très formateur”. Le natif de Saint-Quentin évolue rapidement et couvre des événements plus importants. Il est stoppé net dans sa progression par la pandémie de Covid-19 qui l’éloigne d’Amiens, il retourne alors chez ses parents près de Ham.

Septembre 2021, Léandre Leber lui propose un contrat dans son agence d’édition de presse Vas Y Mojo qui possède le magazine culturel : Dicilà. Le jeune photographe accepte et retourne dans la cité picarde. “J’étais habitué au terrain, au sport. J’avais donc un peu d'appréhension pour Dicilà, c'était vraiment nouveau pour moi. Il y avait un côté très humain que je n’avais pas et que j’avais peur de ne pas pouvoir assumer”. Malgré les doutes, l’Amiénois se laisse quand même tenter par l’aventure “J’ai découvert une toute nouvelle facette de la photographie et j’ai réellement adoré”.

L’instant et l’émotion

“Les photos de sport et les photos plus “artistiques” n’ont vraiment rien à voir. Ce sont deux pratiques totalement différentes mais qui se complètent très bien”. Le photographe a su rapidement s’adapter à ce nouveau style “en sport, on se focalise plus sur avoir LE moment. Un joueur qui fait un bond, on va essayer de l’avoir au moment où il est le plus haut, on cherche l’action la plus impressionnante. Sur Dicilà, on est plus sur l’émotion. Un œil qui brille, on va essayer de le valoriser.” Le jeune photographe mixe aujourd’hui les deux particularités de ces styles photographiques et en tire leur substantifique moelle “Je vais désormais plus facilement capter l’émotion dans le sport et à l’inverse je vais plus aisément saisir un moment clé dans le cadre de mon travail pour Dicilà”.

Kevin a carte blanche

“Je voulais contraster avec la précédente Carte blanche d’Elie et sa vision d’un Amiens en noir et blanc, je souhaitais proposer de la couleur.” Kevin a déambulé dans les rues d’Amiens en quête de moments à saisir “Je ne me suis pas focalisé sur un lieu en particulier, je suis sorti de ma zone de confort. J’ai essayé d’avoir une météo différente". Tel un chasseur attendant que sa proie passe, l’Amiénois était à la quête de l’instant clé “j’ai par exemple attendu un long moment face à une flaque d’eau, qu’une personne avec un "caractère" passe pour avoir son reflet”.

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