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Festival de Saint-Riquier : Première journée, de Rachmaninov au breakdance

Le 24/10/2022 0

Dans Culture

Ce samedi 22 octobre était lancé le Festival de Saint-Riquier Baie de Somme. Cette édition et sa nouvelle formule automnale s'ouvrent à de nouveaux univers musicaux, notamment la musique actuelle et urbaine. Retour sur une première journée éclectique, de Rachmaninov au breakdance. 

Lancé en 1985, le Festival de Saint-Riquier est depuis sa création, traditionnellement porté sur la musique classique et le jazz. Il se réinvente en 2022 et s'ouvre à de nouveaux genres musicaux. Cette journée d’inauguration en était la preuve, les notes de Rachmaninov et de Ravel exécutées par la pianiste coréenne Hyelim Kim côtoyaient le spectacle de danse urbaine de Kamil Bousselham et Benjamin Paget

Une matinée “classique”

C’est donc Hyelim Kim, pianiste virtuose sud-coréenne de 25 ans qui a lancé le Festival, dans le cadre des “concerts midi découverte”. Comme elle le racontait lors de notre précédente interview, jouer le matin et le soir sont deux choses différentes. “Quand on joue le matin il faut plus de concentration” expliquait-t-elle. C'est pourtant une interprétation sublime et incarnée de l'œuvre de Schumann, Ravel, ou encore Rachmaninov que nous a offert la jeune artiste. “Je me suis beaucoup entraînée avant de monter sur scène. J’ai pu profiter des locaux du conservatoire d’Abbeville pour me mettre en jambe”. A l’image du violoncelliste Anthony Leroy, Hyelim a développé une mémoire musculaire, ses doigts se baladent seuls sur les touches, l’artiste jouait sans partition. “C’est vraiment devenu naturel, je pratique beaucoup et depuis longtemps.” Incarnée, oui, on pouvait presque deviner les pièces que la sud-coréenne jouait en regardant uniquement son visage expressif. “Un de mes professeurs me disait : être pianiste, c’est aussi parfois être acteur.”   

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Matinée découverte terminée, le prochain concert est à 18h. Les festivaliers pouvaient en profiter pour aller découvrir l’exposition de l’association Les Croqueurs de Pommes au cœur du verger de l’abbaye. Dans une grange, une collection d’une centaine d'espèces de pommes dont “la poire d’Abbeville” variété récemment redécouverte. “Notre association cherche à sauvegarder toutes les variétés anciennes d'arbres fruitiers. Nous venons de retrouver la poire d’Abbeville, les croqueurs de pommes de la région recherchaient depuis très longtemps cette variété. Nous avons une convention avec l’Abbaye de Saint-Riquier, nous nous engageons pendant 5-6 ans renouvelables à participer à l’entretien des arbres fruitiers, leur remise en état et planter de nouveaux arbres dans les vergers de l’Abbaye” expliquait Jean-Michel Dambrine, président de l’association sur le secteur des Hauts-De-France. 

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Du classique au moderne 

Si la matinée était consacrée à la musique classique, la fin d'après-midi est placée sous le signe de la musique actuelle et de la danse urbaine. A 18h, au Studio-Théâtre c’est le champion de breakdance amiénois Kamil Bousselham et son comparse Benjamin Paget qui ont proposé un authentique spectacle de danse, loin de la recherche de performance pure que nous laisse à voir traditionnellement le breakdance. “Avant tout, on raconte une rencontre humaine. Même si le public n’a pas les codes du breakdance, ils peuvent comprendre notre récit.” raconte l’Amiénois. Le danseur parisien Benjamin Paget ajoute : “c’est encore plus intéressant d’avoir un public qui n’est pas connaisseur, car si on arrive à lui faire comprendre, on a gagné. Les codes breaks, on va bien sûr les montrer, mais on va les déconstruire.”

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Un véritable moment d’expression corporelle, tout en émotion, où les deux artistes cassent les codes sur cinq tableaux pour raconter leur rencontre fortuite lors d’un championnat du monde à Liège. A la fin du spectacle, le duo a lancé un jeu de question réponse avec le public, afin d'obtenir le retour de ce dernier sur ce spectacle expérimental. Les compliments fusaient, les enfants s’en donnaient à coeur joie et le public plus âgé, peu habitué à ce genre de prestation a également été conquis. “Le breakdance ce n’est pas de ma génération. Pour être honnête, j’avais des aprioris. Mais j’ai adoré ce spectacle” racontait un spectateur. C’est gagné. 

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S’en suivait l’entrée sur scène de Okala et sa pop onirique. Armé de synthétiseurs de sa voix, et de ses mélodies poétiques, l’artiste Amiénois a transporté le public dans son univers planant et plein d’émotions. Cette journée s’est conclue par le premier concert dans l'abbatiale, qui voyait le contre-ténor anglais Tim Mead et l’orchestre de Saint-Julien proposer un voyage dans la Venise baroque d’Antonio Vivaldi, en parfaite adéquation avec l'aura du lieu. 

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En marge de ces spectacles, le festival propose un “off” : des concerts gratuits ont lieu dans les restaurants et bars de la ville de 18h30 à 22h30 et une performance de vidéo mapping est diffusée tous les soirs à 19h45 et 22h15 sur la façade de l’abbatiale.

Une première journée qui a donné le ton. Explorant de nombreux champs musicaux et artistiques, cette nouvelle formule a conquis les premiers spectateurs. Depuis 1985, le festival offre à voir un nouveau visage à ce bijou de l’art gothique qu’est l’Abbaye de Saint-Riquier et ne cesse de se renouveler. Émerveillement auditif et visuel garanti jusqu’au 26 octobre ! 

 

Ryad Hammoud 

Reportage : Léandre Leber - Ryad Hammoud

Crédit photo : Léandre Leber - Dicilà 

 

Festival de Saint-Riquier Baie de Somme du 22 au 26 octobre. 

Billetterie: https://web.digitick.com/festival-st-riquier-2022

Retrouvez la programmation en cliquant sur l'image

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