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Les commerces de la rue Gaulthier de Rumilly, “un peu de campagne à la ville”

Le 27/10/2022 0

Le commerce de proximité est fondamental pour une ville et ses habitants. Il permet de créer du lien social, de faire vivre un quartier et de bien consommer ! Il existe plusieurs noyaux de petits commerces à Amiens, aujourd’hui, nous vous emmenons au cœur de celui de la rue Gaulthier de Rumilly.

La semaine dernière, nous avions rencontré Elisa Gillon, propriétaire avec son mari Jonathan de la "Pêche de Nathan” poissonnerie familiale. L’enseigne vient de s’installer dans un écosystème de commerces en aval de la rue Saint-Fuscien, composé de la Maison Courtier, la boucherie Wiotte ou encore la fromagerie Planchon. Avec l'arrivée des grandes surfaces alimentaires, leurs galeries marchandes, internet, les petits commerces comme les boulangeries, les boucheries ou encore les fleuristes se voient impactés. Mais à Amiens, il existe des pôles de résistance, comme celui de la rue Saint-Fuscien ou celui de la rue Gaulthier de Rumilly dans lequel nous vous proposons aujourd’hui une petite virée.

“On peut faire ses courses en quelques mètres”

A l’entrée de la rue, une belle façade boisée et fleurie nous interpelle et nous pousse à entrer dans la boutique. C’est en réalité, Prestig' Flore, une fleuristerie tenue par Jenny Desmis, que nous avions interviewée l’année dernière. Cela fait 33 ans qu’elle est installée rue Gaulthier de Rumilly, elle ne la quitterait pour rien au monde. “Il y a toujours eu un noyau de commerces ici et ça a toujours été les mêmes : boulangerie, épicerie, boucherie… Pour moi le commerce de proximité est très important, sa disparition est non-négociable. Seul critère : il faut faire de bons produits, et avoir un savoir-faire !” raconte la fleuriste. Le savoir-faire, ce que perpétue une autre boutique a quelques pas de là, installée depuis 1945 à Amiens : La cordonnerie Morchain. Cette dernière a été rachetée en 2018 par Christophe Audegon. “Ce qui est bien dans cette rue, c’est qu’on peut faire ses courses en quelques mètres et même réparer ses chaussures !” raconte l’artisan qui aimerait voir s’installer “un fromager et une poissonnerie” dans la rue.

En face de la boutique, Alice Dauthuile, une flâneuse, a cédé à l’appel du beau temps. Bouquet en main et lunettes de soleil sur le nez, la riveraine est partie pour une petite escapade urbaine. “Ces enseignes sont essentielles, elles sont garantes d’un lien social qui se perd. Je ne veux pas que ces commerces, à qui l’on peut encore dire un mot, discuter de tout et de rien, disparaissent au profit de grosses structures.” Pour la promeneuse, ces boutiques font partie du paysage de la ville. “Parfois je descends ici juste pour voir la vitrine du fleuriste qui est toujours très jolie, et j’en profite pour observer l’architecture incroyable de certaines bâtisses."

“C’est un peu la campagne à la ville”

Au-delà d’être simplement des lieux marchands, ces pôles commerciaux sont donc vecteur d’animation et de vie dans le quartier. Ce n’est pas Emile, qui sort de l’épicerie Côté Marché, habitant du quartier depuis 30 ans, qui va nous dire le contraire. “On a besoin d’eux, ils animent le quartier et nous permettent de consommer des produits de qualité", explique-t-il. Nous nous rendons alors dans l’épicerie que Ahmed Yahiaoui gère depuis 20 ans. “Je suis là depuis longtemps, à une époque on voyait toujours les mêmes clients, des habitués avec qui j’ai créé des liens. Aujourd’hui il y a une nouvelle clientèle qui apparaît puisqu'ils ont construit des habitations plus haut, on voit de nouvelles têtes, c’est super” se réjouit-t-il.

Que serait un noyau commerçant sans sa boulangerie ? Voilà 18 ans que La Croustillante propose son pain (élu meilleure baguette d’Amiens en 2019) et ses pâtisseries faites maisons aux gourmands du quartier. “On a toujours besoin de produits de premières nécessités à porter de main et le lien avec le client est fondamental.” explique Emmanuel Vasseur, à la tête de la boulangerie-pâtisserie.

Direction le charcutier-traiteur Bréelle, voisin de l’épicier, où nous sommes reçus par le couple qui gère cette enseigne, Cindy et Olivier. “Cela fait 9 ans que nous sommes ici. Nous venons du Pas-De-Calais. Ce qui nous a fait choisir cette boutique, c’est le fait qu’il y avait déjà plusieurs commerces et également la proximité du centre-ville. Quand vous sortez de chez vous et que vous avez tout à côté, c’est quand même appréciable. C’est un peu la campagne à la ville. On se connaît tous entre commerçants et habitants. Et l’avantage d'être en ville, en tant que traiteur, c’est que ceux qui travaillent dans les bureaux, pas loin, viennent se restaurer le midi chez nous” note Cindy Bréelle.

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