Le département Recherche & Développement du manufacturier français de pneus crée ensuite une branche médicale. «Aujourd’hui, une trentaine d’hôpitaux, dont le CHU d’Amiens, utilise ces cous- sins pour les patients en syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), pas seulement pour les Covid » précise-t-il.
Voilà un exemple de la créativité qui a toujours animé Gilles. Enfant, dans les années 1960, du côté de Melun, «chouchouté par ma mère mais dans l’ombre de mes deux grands frères», il réfléchit à la façon d’obtenir « une certaine aura ».
Le déclic a lieu en décembre 1967. Il a neuf ans quand la première transplantation cardiaque est réalisée. «Mes parents écoutaient jour après jour à la radio les nouvelles du transplanté. Je me souviens des unes de Paris Match, je me disais : mince, ça a l’air incroyable... J’ai décidé que je se- rai chirurgien cardiaque ! »
Adolescent, il découvre, avec des copains, une passion qui l’anime toujours : la photo.
«Mon premier appareil, je me le suis offert avec ma première paye, après quinze jours dans une usine de biscottes. Un Zenit, à 499 Francs à la FNAC. Je n’avais pas un œil particulier mais j’aimais dé- cadrer, insister sur certaines zones, ce qu’on fait en deux clics aujourd’hui sur Photoshop! Développer ses photos, c’était assez étrange et passionnant.» Plus tard, «pour être plus perfor- mant », il achètera un Leica, « l’appareil mythique ».
Mais professionnellement, il n’y a pas photo, Gilles n’en démord pas ! « Devenir chirurgien cardiaque, c’était une évidence. Malgré les profs qui me di- saient: vous n’y pensez pas vu vos résultats, j’ai fait médecine. Et j’y trouve mon compte, dans la créativité quotidienne. Ce n’est jamais la même chose. On répare sans filet» constate celui qui apprécie le travail d’équipe parce que, «comme dans un orchestre, il y a un lien qui se crée. »